Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog de Luc Collès
23 septembre 2014

Echos du monde musulman n°235

Échos du monde musulman N° 235

22 septembre 2014

 

Les djihadistes de l 'Ei  entraîneront-ils les masses musulmanes?

Pour ceux qui ne l'auraient pas reçu directement, je signale ma tribune sur ce sujet :

www.tinyurl.com/lf4nx8j (à copier-coller dans votre barre d'adresse, et revenir en

arrière si une publicité vous entraîne ailleurs)

 

Tunisie :attention, élections!

 

Vous vous souvenez que les législatives auront lieu le 26 octobre. Pendant la précampagne

(6 juillet-3 octobre), les médias sont tenus de garantir l'égalité entre les partis et les

personnalités en lice. Pendant la campagne (4-24 octobre), les médias sont tenus d'ouvrir leurtribune à toutes les listes.

Le premier tour de la présidentielle est prévu le 23 novembre. Il y a 16 candidats pour

l'instant, dont le leader de Nida Tounes, Beji Caïd Essebsi, l'actuel président Moncef

Marzouki, des indépendants et des représentants de divers partis sauf Ennadah. Il n'y a pas

non plus Mehdi Jomâa, l'actuel premier ministre. Ces candidatures doivent encore être

validées. La campagne aura lieu dès la fin des législatives.

Ennahdah n'a pas voulu avoir de candidat et privilégie les législatives, le Parlement

devant avoir plus de pouvoir que le président. Ce parti serait activement en campagne depuisdes semaines, contrairement aux partis « démocrates » dont, par ailleurs, la dispersion devrait entraîner une « perte » de suffrages, c'est-à-dire un pourcentage d'élus inférieurs à leurpourcentage total de voix. En effet 1540 listes ont été déposées ! Reste à  savoir combien seront rejetées, faute de quitus fiscal ou de remboursement de l'argent public touché pour les précédentes élections, argent que doit rendre un candidat ayant eu moins de 3 % des voix.

Cette multiplicité des listes découle de l’absence de condition de parrainage et de

l’offre d’argent public pour la campagne, cela à l'initiative d'Ennahdha, officiellement pour

former un plus grand nombre de citoyens à la démocratie, mais probablement surtout pour

disperser l'opposition démocratique.

Mais cela pousse aussi les mécontents de chaque grand parti à créer leur propre liste,

par exemple s'ils s'estiment placés trop bas sur celle de leurs parti, problème compliqué

comme en France par l'obligation de la parité homme-femme.

 

Toujours le vocabulaire! Lesislamistes, et maintenant lestakfiristes…

 

Une précision en principe superflue pour nos lecteurs, mais qui embrouille beaucoup

de messages ou de commentaires sur la Toile : l'appellation « islamiste », qui est claire entre

spécialistes, mais qui l'est moins chez les journalistes et le grand public.

Chez les spécialistes « islamistes » signifie membres ou sympathisants d'un parti

politique, comme « communistes » ou « gaullistes », lorsque ce parti politique veut mettre «

la religion au pouvoir » ou avoir « le Coran comme constitution ». Ces islamistes peuvent

privilégier les élections (Tunisie, Maroc) ou chercher à prendre le pouvoir par la violence ;

dans ce dernier cas le mot « djihadiste » s'est répandu. Dans les pays musulmans on utilise lemot « takfiriste » (de « takfiri » : excommunication) pour les islamistes qui prônent

l'élimination de tous les non-musulmans, (même pas de dhimmitude pour les chrétiens) ainsique celle de la majorité des musulmans, considérés comme apostats.

Mais les journalistes comme le grand public appellent souvent « islamistes » des

musulmans traditionalistes, même s'ils ne font pas de politique. La confusion est encore plus grande avec le mot « islamique » qui veut tout simplement dire « musulman » sans autreprécision, mais que beaucoup confondent avec « islamiste ».

 

Échos du Maroc

(Synthèse d'extraits de presse)

Le Maroc aurait mobilisé 80 000 soldats pour parer aux dangers terroristes « pouvant

venir de l'Algérie (qui ne va pas apprécier cette affirmation), de la Syrie, de l'Irak et surtout dela Libye ». 20 millions d’armes auraient disparu de ce dernier pays, probablement vendues àdes djihadistes ou des trafiquants.

Les autorités marocaines tentent de mettre un terme à la multiplication des « brigades

de la vertu » montées à Tanger par des salafistes. Il y a cinq jours ils avaient tabassé un

vendeur de cigarettes.

Abdelillah Benkirane, chef du PJD (islamiste) et premier ministre, a réaffirmé

dimanche à Rabat qu'il souhaite que "la femme reste au foyer pour éduquer ses enfants",

malgré les critiques qui se sont multipliées contre ce genre de déclaration.

 

Turquie : Erdogan s'islamise ouvertement

 

L'évolution du nouveau président et ancien premier ministre turc est de plus en plus

ouvertement islamiste, donnant raison à ceux qui, depuis une dizaine d'années, disaient que son adhésion à la laïcité et la démocratie était largement de façade et un leurre pour avoirl'appui de l'UE contre les militaires non démocrates, peu efficaces économiquement, mais laïques.

Sa dérive autoritaire a été bien suivie par la presse française. Je serai donc bref :

discours musclés, répression de manifestations, contrôle d'Internet, limogeage de nombreux cadres de la police et de magistrats enquêtant sur les affaires de corruption touchant ses proches.

Sa dérive religieuse a été moins exposée : il va quitter le palais d'Atatürk, symbole de

la laïcité pour s'installer dans un nouveau palais, sur un terrain pourtant juridiquement

inconstructible, et a doublé en cinq ans le nombre d'écoles formant les imams, où il affecte

d'autorité les étudiants qui ne peuvent aller dans l'université « de leur premier choix ».

Sa brillante élection à la présidence (55 % des voix dès le premier tour) ne résout

toutefois pas tout : le pouvoir est toujours entre les mains du premier ministre, qu’il a bien sûr choisi, paraît-il, pour sa fidélité à sa personne. Il préférait néanmoins un changement de

constitution transférant ses prérogatives au président, mais n'a pas la majorité parlementaire pour cela. Sa politique étrangère a été un échec et il se trouve coincé dans les affaires irakosyriennes par des impératifs contradictoires. En particulier il ne participera pas à la coalitioncontre l’EI. Enfin et surtout l'économie, son principal fonds de commerce électoral, commence à se porter moins bien.

Algérie : une vieille histoire ressurgit

Le 3 janvier 1967 à Madrid Mohamed Khider est abattu par un tueur du régime de

Boumediène. L'affaire est de classée par le régime du général Franco.

Il avait mis la main sur « le trésor du FLN » : 50 millions de francs suisses dont il

avait ensuite mis une une bonne partie à la disposition de l’opposition algérienne de l'époque,

dont le FFS kabyle de Hocine Aït Ahmed et le PRS de Boudiaf (futur président-sauveur, vite

abattu par la nomenklatura). Le président Chadli Bendjedid se mettra finalement d'accord

avec les héritiers Khider et l’Algérie devient propriétaire d’une banque suisse.

Aujourd'hui, la Algerishe Aussenhandels (Banque Algérienne du Commerce

Extérieur) continue à « être utile », surtout lorsque la situation politique manque de visibilité.

Mais tout cela reste très modeste, comparé avec « les activités suisses » des pays de la

péninsule arabique qui ont fait de Genève une des capitales économiques du monde arabe.

Publicité
Publicité
Commentaires
Blog de Luc Collès
Publicité
Archives
Publicité